Les extraits du nouveau livre de Bob Dylan : « Les guerres ont toujours un parfum de futilité machiste » (2024)

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Le chanteur américain, Prix Nobel de littérature 2016, publie son troisième livre, «Philosophie de la chanson moderne». Il y déploie sa pensée à partir de 66 chansons écrites par d’autres.

ParBob Dylan

Publié le 28 octobre 2022 à 17h30, modifié le 28 octobre 2022 à 23h28

Temps de Lecture 8 min.

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Les extraits du nouveau livre de Bob Dylan: «Les guerres ont toujours un parfum de futilité machiste» (1)

[C’est peu de dire que l’attribution en2016 du prix Nobel de littérature au chanteur américain Bob Dylan, pour «avoir créé de nouvelles expressions poétiques au sein de la grande tradition de la chanson américaine», suscita surprise et débats. C’était en effet la première fois qu’un musicien était honoré depuis 1913, avec le poète, romancier et dramaturge indien Tagore. Si l’écrivain britannique Salman Rushdie s’enthousiasma de cette récompense pour l’oralité, d’autres dénoncèrent une opération démagogique de la part de l’académie suédoise.

Lire le portrait (2016) : Article réservé à nos abonnés Bob Dylan acquiert ses lettres de Nobel

Bob Dylan publie, mercredi 2novembre, son troisième livre (chez Fayard en France), après Tarantula (1971) et le premier volume de ses Chroniques en2004. Il y propose une Philosophie de la chanson moderne richement illustrée, à partir de 66 chansons écrites et interprétées par d’autres, lui-même en ayant composé plus de 600.

Sans ordonnancement chronologique, il y brasse, avec fantaisie et humour, souvenirs, histoires et impressions autour de voix et de sons qui l’ont marqué. Puisés dans le blues et la musique country, le rock’ n’ roll et le rhythm and blues, chez les stars (Sinatra, Elvis, Ray Charles, Nina Simone, The Who, The Clash…) comme chez les obscurs. Le chapitre qui suit analyse la chanson War, interprétée par Edwin Starr en1970, nouveau numéroun pour l’usine à tubes qu’était le label soul Motown. Un cri contre la guerre au moment du conflit vietnamien, dont Dylan souligne les ambiguïtés.]

Bonnes feuilles. On remarquera avec intérêt que ce titre figurait au départ sur le 33-tours Psychedelic Shack des Temptations, sorti en mars1970. Malgré ceux qui réclamaient sa sortie en simple, les cadres marketing de la Motown, bien avisés, ont préféré ne pas froisser les fans du groupe qui ne goûtaient pas encore la soul psychédélique et très politisée duproducteur Norman Whitfield. A cette époque, le son Motown avait réellement gagné un public blanc, mais comptait aussi un vaste auditoire dans la bourgeoisie noire, étonnamment conservatrice. Deux ans auparavant, l’un et l’autre s’étaient régalés avec Live at the Copa, un concert enregistré dans lequel les Tempts’ interprétaient des standards tels que Hello Young Lovers, The Impossible Dream, la chanson Swanee d’Irving Caesar et George Gershwin, ainsi qu’une poignée de leurs propres tubes.

Edwin Starr était un artiste secondaire, mais ambitieux, du label de Detroit. Iln’avait eu qu’un seul succès depuis qu’on l’avait engagé et il cherchait à s’imposer. Starr jouissait d’une position enviable, du fait qu’il pouvait faire ce qu’il voulait sansrisquer de contrarier personne. Il s’est adressé à Whitfield et lui asuggéré d’enregistrer une autre version de War. Excellente idée. Plus agressive que celledes Temptations, la sienne a profité des arrangements sophistiqués du producteur. Sortitrois mois après l’album Psychedelic Shack, le45-tours s’est classé premier dans le Top 100 du magazine Billboard. Il s’est vendu à troismillions d’exemplaires, faisant mentir l’affirmation, selon les paroles, que «la guerre ne sertabsolument àrien». Starr a vu sa carrière décoller et la Motown s’enest trouvée rajeunie.

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