Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Se connecter
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
- Culture
- Le Monde des livres
Le chanteur américain, Prix Nobel de littérature 2016, publie son troisième livre, «Philosophie de la chanson moderne». Il y déploie sa pensée à partir de 66 chansons écrites par d’autres.
ParBob Dylan
Temps de Lecture 8 min.
-
Ajouter à vos sélections
Ajouter à vos sélections - Partager
- Partager sur Facebook
- Envoyer par e-mail
- Partager sur Linkedin
Article réservé aux abonnés
![Les extraits du nouveau livre de Bob Dylan: «Les guerres ont toujours un parfum de futilité machiste» (1) Les extraits du nouveau livre de Bob Dylan: «Les guerres ont toujours un parfum de futilité machiste» (1)](https://i0.wp.com/img.lemde.fr/2022/10/27/0/0/1908/1347/664/0/75/0/68c30cf_1666860255766-ap20342456786852.jpg)
[C’est peu de dire que l’attribution en2016 du prix Nobel de littérature au chanteur américain Bob Dylan, pour «avoir créé de nouvelles expressions poétiques au sein de la grande tradition de la chanson américaine», suscita surprise et débats. C’était en effet la première fois qu’un musicien était honoré depuis 1913, avec le poète, romancier et dramaturge indien Tagore. Si l’écrivain britannique Salman Rushdie s’enthousiasma de cette récompense pour l’oralité, d’autres dénoncèrent une opération démagogique de la part de l’académie suédoise.
Lire le portrait (2016) : Article réservé à nos abonnés Bob Dylan acquiert ses lettres de Nobel
Bob Dylan publie, mercredi 2novembre, son troisième livre (chez Fayard en France), après Tarantula (1971) et le premier volume de ses Chroniques en2004. Il y propose une Philosophie de la chanson moderne richement illustrée, à partir de 66 chansons écrites et interprétées par d’autres, lui-même en ayant composé plus de 600.
Sans ordonnancement chronologique, il y brasse, avec fantaisie et humour, souvenirs, histoires et impressions autour de voix et de sons qui l’ont marqué. Puisés dans le blues et la musique country, le rock’ n’ roll et le rhythm and blues, chez les stars (Sinatra, Elvis, Ray Charles, Nina Simone, The Who, The Clash…) comme chez les obscurs. Le chapitre qui suit analyse la chanson War, interprétée par Edwin Starr en1970, nouveau numéroun pour l’usine à tubes qu’était le label soul Motown. Un cri contre la guerre au moment du conflit vietnamien, dont Dylan souligne les ambiguïtés.]
Bonnes feuilles. On remarquera avec intérêt que ce titre figurait au départ sur le 33-tours Psychedelic Shack des Temptations, sorti en mars1970. Malgré ceux qui réclamaient sa sortie en simple, les cadres marketing de la Motown, bien avisés, ont préféré ne pas froisser les fans du groupe qui ne goûtaient pas encore la soul psychédélique et très politisée duproducteur Norman Whitfield. A cette époque, le son Motown avait réellement gagné un public blanc, mais comptait aussi un vaste auditoire dans la bourgeoisie noire, étonnamment conservatrice. Deux ans auparavant, l’un et l’autre s’étaient régalés avec Live at the Copa, un concert enregistré dans lequel les Tempts’ interprétaient des standards tels que Hello Young Lovers, The Impossible Dream, la chanson Swanee d’Irving Caesar et George Gershwin, ainsi qu’une poignée de leurs propres tubes.
Edwin Starr était un artiste secondaire, mais ambitieux, du label de Detroit. Iln’avait eu qu’un seul succès depuis qu’on l’avait engagé et il cherchait à s’imposer. Starr jouissait d’une position enviable, du fait qu’il pouvait faire ce qu’il voulait sansrisquer de contrarier personne. Il s’est adressé à Whitfield et lui asuggéré d’enregistrer une autre version de War. Excellente idée. Plus agressive que celledes Temptations, la sienne a profité des arrangements sophistiqués du producteur. Sortitrois mois après l’album Psychedelic Shack, le45-tours s’est classé premier dans le Top 100 du magazine Billboard. Il s’est vendu à troismillions d’exemplaires, faisant mentir l’affirmation, selon les paroles, que «la guerre ne sertabsolument àrien». Starr a vu sa carrière décoller et la Motown s’enest trouvée rajeunie.
Il vous reste 74.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur «» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.